mardi 21 octobre 2008

Pour vendre du fromage

Le saviez-vous ? Cuisinez-vous une tartiflette d'Auvergne ?!

Un nouveau produit fromager décliné sous nombre d'appellations vient de voir le jour, on le trouve sous la forme d'un gros fromage de cinq-cent grammes. Il est vendu aux alentours de 10 € le kilo et est destiné à être cuisiné suivant la recette se trouvant sur l'emballage. On trouve donc des spécialités locales comme le fromage pour tartiflette, pour fondue savoyarde, etc...

J'en ai découvert un pour tartiflette d'Auvergne, c'est nouveau. Non que nous ne soyons capables de cuisiner certains fromages auvergnats à la façon d'une tartiflette mais que la tartiflette est une spécialité exclusivement savoyarde réalisée avec du reblochon de Savoie, si le reblochon d'auvergne existait ça se saurait. Il faut dire que dans cette gamme même le fromdu pour tartiflette, le vrai, ben on ne sait pas trop ce qu'ils sont allés y mettre dedans, on sait juste qu'il est fabriqué avec du lait de vache dans les Vosges.

Dans le même ordre d'idée, arrive aussi le pinard au packaging spécial export, ou décérébré plutôt. Vous connaissez certainement ce Côte du Rhône au joli nom de Cellier des Dauphins. Il existe dans la gamme un vin passe-partout reconnaissable à la forme tassée de la bouteille qui ne dépasse généralement pas les 3 €. Ce n'est pas un grand vin mais un produit de qualité apte à donner plus de plaisir que nombre de noms prestigieux bradés payés de toute façon trop chers. Euh-bien voilà que la maladie de la dépersonnalisation gagne, Au-lieu d'avoir une belle étiquette ornée, on se retrouve avec un carré blanc au nom de Cellier des Dauphins et en-dessous un rectangle rouge où figurent en gros caractères les cépages. Pire, plus besoin de tire-bouchon, suffit de tourner et hop, c'est ouvert ! C'est à se demander à quoi vont ressembler les rayons vin dans quelques années.

À l'heure où nous entendons parler de "moralisation" et de "déontologie" à tout crin, quand quelqu'un vous soutiendra mordicus que la tartiflette est une spécialité auvergnate ou que merlot-grenache est la ville d'où vient le vin, le schmilblik aura drôlement avancé.

Soit entendu que mes critiques n'enlèvent rien au goût de ces produits qui sont dans l'ensemble corrects, on peut les considérer comme "bons", même si vous pourrez toujours chercher le goût de reblechon dans la tartiflette de savoie ou celui du syrah dans ce Côte du Rhône, il n'y en a de toute façon peu voir pas une miette.

À titre indicatif, la spécialité auvergnate pouvant être confondue avec la tartiflette est la truffade, grosse assiétée de patates bouillies agémentée de jambon d'auvergne sur laquelle on aura fait fondre de la tome de cantal fraîche (aligot). Une variante jurassienne de la tartiflette est la morbiflette, là on ne peut pas se tromper car elle est à base de morbier.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Désolé mais la truffade ne se fait pas en faisant bouillir des pommes de terre, les pommes de terre sont coupées en lamelles et rissolées dans une sauteuse dans laquelle on a préalablement fait fondre du lard blanc.

Didier, a dit…

Soit mais je n'ai pas détecté cette subtilité gustative quand j'en ai mangé dans sa région d'origine. Le lard, ou saindoux, a pourtant un goût très particulier lorsqu'il est utilisé comme graissage de cuisson, on peut difficilement passer à côté, même noyé dans l'aligot.

L'auvergne gastronomique se caractérise par la variété de ses fromages et de ses charcuteries dont les qualités, autant gustatives que de bonification au temps comme de conservation sont incontestables, mais on ne peut malheureusement pas dire que ses spécialités culinaires au jour le jour soient des plus transcendantes. Pour y avoir séjourné souvent et parcouru les cartes des restos, Je me demande si la potée et la truffade ne sont pas les uniques préparations du coin.

Anonyme a dit…

Recette de Super Blogueur Gastronome

une grande dose de mauvaise foi
un grand bol d'ignorance
mélangez le tout
passez le dans un blog thermostat 8
et savourez

Quand ont écrit une connerie, par politesse on le reconnaît, le «soit mais» est un peu léger, mais en raconter d'autres pour justifier la première c'est trop fort: l'aligot est une purée de pommes de terre ça n'a rien à voir avec la truffade, comment dans une truffade peu se cacher le goût du lard fondu noyé dans l'aligot alors que ce sont deux plats différents?? Bravo
Comme le dit ce vieux proverbe du web: Va voir chez Wiki, tu feras moins de conneries.

Didier, a dit…

D'accord. Donne-moi alors une adresse où je puisse déguster une truffade digne de ce nom capable de me faire réviser mon jugement.:p

La cuisine n'est pas seulement une question de produits et de dosages. Ta recette me flatte, mauvaise foi du communicant apte à manier le subjectif qu'est le goût et ignorance permettant d'oser en cuisine plutôt que de suivre les chemins balisés font nos chefs étoilés.