dimanche 25 mai 2008

L'argument

De ma forcée blanche nuit dernière, j'ai beaucoup zappé au point de tout connaître de l'actualité. Et quand on n'a qu'à écouter les infos, on s'énerve.

Nous entendons-donc en boucle : "les caisses de l'état sont vides, si on veut conserver notre système de retraites, faudra travailler plus longtemps, on n'a pas le choix, etc..."

D'abord, s'il n'y avait que les caisses de l'état qui étaient vides, ce ne serait pas bien grave, le vrai problème est qu'elles ne se remplissent qu'à une seule condition, que le potrte-monnaie d'un tout un chacun soit bien garni, ce qui n'est visiblement pas le cas. Voilà ce qui arrive quand l'état n'est providentiel que pour lui-même, il se retrouve bien seul...

Et les retraites, elles sont minables depuis des années pour une majorité de gens, ce système fonctionne pourtant depuis longtemps et personne ne s'en est plaint jusqu'à présent. Pire, les plus anciens de nos retraités sont encore ceux qui s'en sortent le mieux financièrement malgré la playade de sangsues que peuvent être leurs enfants et petits enfants. Il est à mon goût un peu facile de simplifier les calculs en mettant en opposition le nombre d'actifs et de retraités. En comptant ainsi, on ne peut qu'approuver l'idée même de nécessité de réforme alors que ce n'est qu'un des aspects.

Je ne crois pas que ce soit si simple et quand j'entends qu'il faut du courage pour réformer, là je rigole. Quel courage, quels efforts, sinon aller au plus simpliste d'un système en marche n'offrant plus aucune alternative? Il ne s'agit pas de trouver de nouvelles idées, d'inventer un changement radical ayant pour but le bien-être du peuple, non, simplement appliquer une contrainte de plus à des gens qui n'ont avancé que de crises en crises pendant des années. La méthode choisie est une méthode de feignasse.

Il en va de même pour tous les exploits autoritaristes de ces dix dernières années , un comble de stérilité dans lequel l'on a préféré contrir plutôt qu'ouvrir en refusant catégoriquement toute alternative au point de devenir les 'toutous à sa mémère' de l'économie, pas de quoi pavoiser. Le résultat est des plus clair, ou radicalement sombre. Pour faire comme les autres quand on n'est pas les autres, on se plante. L'uniformisation est un mode d'administration confortable qui ne supporte pas les grains de sable, il s'use aussi beaucoup plus vite mais c'est quand-même con d'être déjà usé avant d'avoir servi. Dans ces cas-là, on parle de malfaçon.

Ce qui peut faire peur, c'est de se dire que même en cotisant 1, 2, 3 ou dix années de plus, rien n'affirme que le pouvoir d'achat ou la croissance ou je ne sais trop quoi d'agréable à notre économie étant au rendez-vous le sera pour nos bonnes vieilles carcasses ; le chômage a fortement baissé et à part les gens qui ne gueulent plus pour avoir du boulot, que couic. La qualité d'un résultat dépend en nombre de l'attention que l'on porte à l'ouvrage et non au temps que l'on y aura passé. On peut faire des merveilles en un éclair comme de grosses bouses en un siècle et vice-versa, ainsi va l'humanité. Pour l'instant, nos alchimistes n'arrivent plus à convertir plomb en or, le moment est peut-être venu de congédier moult disciples.

Aucun commentaire: