lundi 19 mai 2008

À la pêch' aux moulemoulemoules

La pêche en mer consomme énormément de fuel. Je me demande comment font les autres gros consommateurs de gas-oil ou fuel domestique. Les tracteurs de transport routier avec leurs réservoirs de 4000 litres, les tracteurs agricoles qui engloutissent entre 200 et 400 litres par journée de travail, ils peuvent continuer à tourner eux ?

Je n'aime pas ces problèmes récurrents sur lesquels on met un emplâtre fiscal en attendant la prochaine crise, tout en sachant que sa tenue sera de courte durée. Je pense nos dirigeants fautifs mais pas seulement. Les acteurs de l'économie dépendants des carburants fossiles devraient se poser un peu plus de questions plutôt que de secouer le cocotier et d'accepter indéfiniment des aides pour pouvoir continuer leur activité sans rien imaginer. Notre société a un petit faible pour les "soins" palliatifs ; chacun sait comment cela se termine...

Sans trop connaître la situation de la pêche indépendante française mais connaissant un peu les volontés politico-économiques mondiales d'avenir, je ne crois pas qu'il y ait une réelle volonté, ou vue, de développement pour ce modèle d'organisation.

Bref, défendre la pêche française ne doit pas se résumer à demander du carburant détaxé, des réductions fiscales, des primes ou je ne sais trop quel bidouillage. Si l'on veut demain une pêche traditionnelle autre que pour distraire les touristes, il faudra faire barrage aux puissants courants de l'économie et proposer des alternatives.

Sans volonté populaire, des bateaux "usine" venus d'on ne sait où et appartenant à on ne sait qui fondront sur les eaux françaises. Si peu que Total, ou autre indétrônable pétroleux, ait envie de négocier sa reconversion tout en continuant à faire des bénéfices, rien ne l'empêchera de s'offrir une flotte de chalutiers usines qui serviront à dilapider les dernières gouttes de pétrole à moindre coût pour équiper dans la foulée ces géants flottants de réacteurs nucléaires.

Pour avoir un poids réel, nos pêcheurs auraient dû anticiper, maintenant c'est trop tard, en optant pour d'autres motorisations en adéquation avec l'idée environnementale. Mais leur a-t-on seulement laissé la moindre chance, les moyens, de pouvoir accéder à autre chose ces 20 dernières années ? Je ne pense pas.

Je ne dis pas non-plus que la version industrielle de la pêche soit pire, autant pour la sauvegarde de nos eaux que pour le confort de travail des marins ou les poissons, que les pratiques actuelles. J'en sais foutre rien mais une chose dont je sois sûr, c'est que des gens souffrent pendant des années, en plus d'avoir un métier pour le moins difficile, de ces mutations qui ont pour seule cause les oeillères d'un modèle d'essor économique unique.

Ce n'est pas de l'info mais de la science-fiction. Quoi-que, nous sommes dans un monde prévisible où rien n'est impossible.

Aucun commentaire: